Louise Laffage veut faire de Barberousse un héros de BD. La Gruissanaise espère trouver un éditeur pour ce projet qui met en lumière son village avec tendresse.
Faire rentrer Gruissan dans des cases, c’est un peu comme vouloir mettre Paris en bouteille. Il faut beaucoup de si… Il n’y avait qu’une Gruissanaise pour tenter l’expérience. Louise Laffage en rêve depuis des années, elle s’est jetée à l’eau en créant sa propre BD. Son personnage central est bien entendu un certain Barberousse… Pour cette assistante de direction, “Gruissanaise de souche”, comme elle le répète volontiers, longtemps expatriée à Chambéry avant de revenir dans son Languedoc natal, le challenge est de taille.
L’idée d’une BD s’est imposée d’elle-même quand elle est revenue habiter ici il y a 7 ans. “Je revenais de Chambéry et j’ai réalisé le décalage qu’il pouvait y avoir entre les cultures, je me suis aussi rendue compte que je n’avais pas transmis à ma fille cette culture gruissanaise qui me tient tant à cœur. J’avais perdu une part de moi-même”, raconte Louise qui a choisi le pseudo de Pondjis. “A Gruissan, toutes les vieilles familles ont un surnom, c’est celui qui me vient de mon grand-père paternel à qui je voulais rendre hommage parce qu’il a su me communiquer ses valeurs”, reprend-elle.
. Puiser dans les traditions
Mais comment raconter Gruissan ? En s’attachant à ses souvenirs d’enfance, à ce parler imagé si riche et à ces fêtes traditionnelles toujours ancrées que sont la Saint-Pierre et le pèlerinage à Notre-Dame-des-Auzils. “Comme tous les Gruissanais, je pleure pour la Saint-Pierre, cette fête évoque tellement de souvenirs liés à mon enfance, je continue d’ailleurs de m’acheter une robe neuve pour l’occasion, comme quand j’étais petite”, confie Louise qui a mis cette tradition au cœur de son récit.
Si Louise avait son scénario bien en tête, il lui fallait trouver un dessinateur pour donner corps à son propos. “C’est Jean-Luc Garrera qui m’a présenté son ami Frédéric André et ça a tout de suite collé”, explique l’auteur à l’énergie communicative. Elle lui a transmis son amour de Gruissan d’abord par photo, puis in situ quand il est venu s’imprégner des lieux. La bonne nouvelle est arrivée il y a quelques jours avec une lettre de l’Office de tourisme de la ville de Gruissan confirmant sa présence au festival de la BD qui aura lieu du 18 au 20 avril.
Une vitrine idéale pour présenter l’album en préparation et peut-être séduire un éditeur. Les visiteurs pourront alors faire connaissance avec ses personnages Barberousse, mais aussi Boufoune, Macarnette belle, Mandjô crank, Fifine… Autant de petits noms qui parleront aux Gruissanais ! “Il y a beaucoup de clin d’œil, mais je veux que tout le monde s’y retrouve et comprenne l’histoire. J’ai choisi de traduire au fur et à mesure les mots de patois, mais il y aura aussi un lexique à la fin”, explique Louise qui a semé son récit d’expressions locales pittoresques qui ne manqueront pas de faire sourire.